Résumé
A la suite de l’ouvrage pionnier de Fernand Braudel, Civilisation matérielle, Economie et capitalisme, les historiens ont montré à quel point les relations avec les mondes extra-européens ont pu être à l’origine de nouvelles manières de vivre, par suite du goût pour les produits exotiques et de l’accroissement de leur consommation au siècle des Lumières. Le sujet est considérable puisqu’il s’insère aussi bien dans le nouveau concept d’histoire globale que dans celui d’Atlantic History.
La question est d’une importance essentielle parce qu’elle engendre des transformations des sociétés de l’Europe de l’Ouest et du Nord-Ouest et qu’il faut aussi penser aux transferts qui s’opérèrent dans l’autre sens, de l’Europe vers l’Amérique. Les auteurs travaillent de manière concrète sur des objets, des produits, des denrées susceptibles de déclencher de nouvelles formes de consommations et de nouvelles manières de vivre de part et d’autre de l’Atlantique.
La mondialisation de l’économie s’accélère sous l’égide d’Européens (armateurs, négociants, planteurs, colons…) avec la mise en place de systèmes coloniaux ou « impériaux » , homologues et concurrents, segmentant les trafics intercontinentaux. Des objets jusqu’alors peu connus se généralisent (livres, montres, miroirs), des ustensiles nouveaux apparaissent (tabatières, porcelaine), destinés aux marchandises d’origine coloniale (thé, café, chocolat, tabac).
En un siècle, certains biens sont donc passés du statut de produits de luxe à celui de consommations ordinaires. Notons que ces produits, le thé mis à part, s’inscrivent dans le cadre de l’Atlantic History, le sucre étant en particulier, avec la traite des noirs, la cause d’un accroissement quasi vertigineux des trafics atlantiques.
Ouvrage de Michel Figeac et Ludovic Balavoine.
Collection Élites politiques et idéologie.
Détails produit : broché.