Un 5 avril parmi d’autres … 1992 : début du siège de Sarajevo.
Suite à la mort de Tito en 1980, la Yougoslavie implose. Les nationalités qui la composent veulent faire sécession. Les Serbes, tout en favorisant leur hégémonie, souhaitent conserver cette structure.
Dans le prolongement de l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie (1991), la Bosnie-Herzégovine proclame la sienne le 5 avril 1992. Après des provocations de part et d’autre, le conflit éclate. Les paramilitaires serbes assiègent Sarajevo tout en menant une politique de nettoyage ethnique de la région. Ils contrôlent rapidement les montagnes autour de la ville et bombardent la ville. Le siège de Sarajevo, commencé le 5 avril 1992, se termine le 14 décembre 1995. Le nombre de morts civils est estimé à 5 000 personnes. Le pilonnage sous les obus et la mort de civils sous les tirs des snipers aux portes de l’EU émue l’opinion internationale.
L’ONU réagit en maintenant notamment l’ouverture de l’aéroport. Néanmoins, la Force de protection des Nations unies (FORPRONU) poursuit un rôle ambigu tout au long du siège. Sous commandement français, cette force manque de moyens et d’objectifs politiques clairs. Cette situation est aggravée au niveau politique par l’ambiguïté de l’alliance traditionnelle entre la France et la Serbie (cf l’histoire de ce pays en 1919 – traité de Versailles), ainsi que le blocage de l’ONU par les Russes. Tout en s’interposant, cette force refuse d’intervenir contre les agresseurs serbes de la ville qui continuent à utiliser des armes lourdes pour bombarder quotidiennement la capitale bosniaque. Cette inaction a culminée lors du massacre de Srebrenica (juillet 1995).
Le président américain Bill Clinton impose sa solution de force via l’OTAN et stoppe la guerre en quelques semaines en s’en prenant enfin aux agresseurs serbes de ce conflit (via une campagne d’interdiction aérienne). Un cessez-le-feu est décrété en octobre 1995, et les accords de Dayton sont ratifiés plus tard dans l’année, apportant la fin des hostilités, la stabilité et un retour à la paix.