L’opération Bagration (du nom d’un commandant russe de la guerre contre Napoléon) pendant la Seconde Guerre mondiale est l’offensive d’été des forces de l’Union soviétique menée du 22 juin au 19 août 1944. Elle vise à libérer entièrement de toute occupation militaire allemande la République soviétique de Biélorussie. C’est la plus grande opération militaire de l’année 1944. Elle se déroule quelques semaines après le débarquement des Alliés en Normandie.
L’Armée rouge déploie à cette occasion une puissance de feu jamais égalée à cette date. Sur une ligne de front s’étendant sur 1 000 km, les Soviétiques avancent de 600 km en deux mois. A l’issue de ce mouvement, la défaite du groupe d’armées Centre de la Wehrmacht est consommée. Techniquement, les trois armées qui le composent (4e, 3e panzer et 9e armée) sont détruites, et seuls des éléments épars refluent en Prusse-Orientale et dans les pays baltes.
L’envoi d’importants renforts allemands pour endiguer cette offensive a dangereusement affaibli le groupe d’armées Ukraine du Nord, ce qui permet aux Soviétiques de pousser leur plan stratégique pour l’été et l’automne 1944 : l’obtention de têtes de ponts solides à l’ouest de la Vistule avec l’offensive Kovel-Lublin et l’offensive Lvov-Sandomierz, puis fin août, avec l’offensive Jassy-Kishinev, la conquête de la Roumanie et de ses champs pétrolifères, privant le Troisième Reich d’une ressource vitale.
C’est l’une des plus grandes défaites de la Wehrmacht pendant la guerre et, sur le plan humain, la plus grande catastrophe militaire de l’histoire allemande. De leur côté, les pertes russes sont effroyables. Les forces du IIIe Reich ne sont plus assez coordonnées pour mener des contre-offensives puissantes ni à l’Ouest, ni à l’Est, ni en Italie.
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