Les rapports complexes entre Tito et Staline datent de la Seconde Guerre mondiale. La résistance communiste parvient à libérer son pays sans l’aide de son allié russe. Paradoxalement, ce sont les Anglais qui lui fournissent un appui aérien et technique sous forme de commandos. La Yougoslavie est en effet dans leur zone d’influence militaire. Même si ceux-ci souhaitent la victoire du mouvement de résistance royaliste, le pragmatisme de Churchill fait que tous les mouvements bénéficient d’une aide.
Tito, une fois au pouvoir, garde donc son indépendance vis-à-vis de l’URSS et de Staline. Profondément communiste dans sa manière de diriger, sa principale préoccupation reste l’unité du pays tiraillé entre différents peuples (Serbe, Slovène, Croate, Bosniaque, Monténégrin, Macédonien, Kosovare…) et entre différentes religions (chrétiens orthodoxe, musulman, …). Son état devient une fédération fortement centralisée.
En parallèle de son adhésion au Kominform en 1947, Il nourrit également le projet d’une fédération des régimes communistes des Balkans, incluant notamment la République populaire de Bulgarie et la République populaire d’Albanie.
Staline en prend ombrage. Il exclut Tito du Kominform. Contre toute attente, le parti communiste yougoslave ne parvient pas à éliminer son chef. C’est même celui-ci qui mène des purges contre les staliniens.
Les conseillers soviétiques militaires et économiques sont expulsés. La Yougoslavie devient l’un des piliers du Non-alignement entre l’Est et l’Ouest avec l’Inde. Né en 1892, il meurt en mai 1980.
Une nouvelle page s’ouvre pour les Balkans : de nouvelles guerres et la désintégration de la Yougoslavie en 2006.
Pour tenter de comprendre l’imbroglio yougoslave, il faut lire …
Une femme au front – mémoires d’une reporter de guerre, mémoires de Martine Laroche-Joubert