Jean-Baptiste Bernadotte (1763-1844) est un militaire français devenu roi de Suède et de Norvège sous les noms de Charles XIV Jean (en suédois, Karl XIV Johan) et de Charles III Jean (en norvégien, Karl III Johan) de 1818 jusqu’à sa mort.
Ce personnage connait ainsi deux périodes distinctes dans sa vie : maréchal d’Empire, sous le règne de Napoléon, et roi du Royaume de Suède.
Il s’engage dans l’armée française en 1780. Il connait un avancement rapide sous la Révolution française, atteignant le grade de général en 1794. Il se distingue à plusieurs reprises sur les champs de bataille et occupe également, pendant une courte période, le poste de ministre de la Guerre. Ses relations avec Napoléon Bonaparte sont houleuses mais les deux hommes se réconcilient en 1804. Bernadotte est élevé à la dignité de maréchal d’Empire, la plus haute distinction militaire du pays. Il participe aux campagnes napoléoniennes à la tête d’un corps d’armée (souvent composé de troupes étrangères). Son inaction le jour de la bataille d’Auerstaedt en 1806 et le mauvais comportement de ses troupes à celle de Wagram en 1809 lui attirent les critiques de l’Empereur.
Il occupe plusieurs postes politique comme ambassadeur à Vienne ou gouverneur de Hambourg. A ce titre, il tisse des liens avec les nations nordiques et de l’Est. Il connait parfaitement les enjeux entre la Russie, la Prusse, la Pologne, les principautés allemandes, la Finlande et le Royaume de Suède.
En 1810, il est ainsi choisi par le Parlement suédois comme héritier du roi Charles XIII, vieux, malade et sans enfants, prenant alors le nom de Charles Jean et le titre de régent du royaume. Napoléon ne s’y oppose pas. Alors que sa nomination laisse entrevoir une amélioration des relations entre la France et la Suède ainsi que la possibilité pour cette dernière de recouvrer la Finlande, le nouveau prince héritier conduit la politique étrangère suédoise dans une direction totalement opposée en s’alliant avec la Russie et le Royaume-Uni contre l’Empire français.
Il accepte d’entrer dans la Sixième Coalition contre Napoléon en 1813, prenant personnellement la tête de l’armée du Nord, et obtint en contrepartie que la Norvège soit cédée à la Suède. Cette revendication est satisfaite par le traité de Kiel de 1814, ratifié quelques mois après la victoire des Alliés à la bataille de Leipzig. Les Norvégiens s’étant rebellés contre la domination suédoise, Charles Jean mène une brève campagne militaire qui se solde par la convention de Moss et l’entrée de la Norvège dans une union personnelle avec la Suède.
Il monte sur les trônes suédois (février 1818) et norvégien (septembre 1818) après la mort de Charles XIII/II. En tant que nouveau souverain, Charles Jean s’efforce d’améliorer l’économie du pays en équilibrant le budget intérieur avec le paiement de la dette extérieure et en développant les infrastructures, avec par exemple la construction du canal Göta. Il essaye également de rapprocher la Norvège de la Suède par le biais d’un projet de fusion territoriale mais se heurte à l’opposition du Parlement norvégien. La politique étrangère qu’il met en œuvre permet de maintenir les droits de douane à un niveau relativement acceptable. Le royaume connait sous son règne une période de paix sur le plan intérieur tout en adoptant une attitude neutre dans les affaires internationales. Ses adversaires libéraux lui reprochent néanmoins son entêtement, particulièrement manifeste au cours des années 1830, ce qui incite le roi à effectuer certaines concessions dans les dernières années de son règne. Il mourut en 1844 à l’âge de 81 ans et fut remplacé par son fils Oscar Ier.
Ses descendants règnent toujours sur la Suède.
Source wikipedia
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