Pourquoi lire Richard Sorge – un espion parfait – le maître agent de Staline – Perrin éditions – paru en 2020 – prix de 24€ – ISBN 9782262050979 – réf PER-2020-041
Qui connait Richard Sorge (4 octobre 1895 – 7 novembre 1944) ? Ce nom est pourtant celui d’un grand nom de l’espionnage du XXe siècle.
Richard Sorge, est un révolutionnaire et journaliste allemand et soviétique. En poste en Allemagne et au Japon, il est surtout connu pour son travail d’espion au Japon au service de l’URSS, avant et au début de la Seconde Guerre mondiale.
Son parcours est digne d’un film … d’espionnage : né à bakou d’un père prussien et d’une mère russe, engagé volontaire dans l’armée allemande sur le front de l’est en 1914, blessé en 1916, il devient sympathisant communiste après la guerre. Officiellement journaliste, il déménage à Moscou en 1924 où il rejoint officiellement le département international de liaison du Komintern, qui était une section d’information de la Guépéou soviétique.
Il commence réellement sa carrière d’espion à Shangaï puis est muté à Tokyo. Là son réseau infiltre l’état à son sommet. Un de ces collaborateur japonais devient conseillé du pouvoir dans divers cabinets politiques et l’état-major de l’armée. Plusieurs autres analysent le complexe militaro-industriel des nippons.
Sorge devient le confident de l’ambassadeur nazi à Tokyo. A ce titre, ce grand manipulateur est au centre des rapprochements diplomatiques secrets entre les puissances de l’Axe en Europe et l’Asie.
Plus, il reçoit d’information, plus il en distille devenant indispensable aux Allemands. Fervent nazi et journaliste le jour, il informe le Kremlin malgré les purges staliniennes qui déciment l’appareil de renseignement soviétique.
Ses supérieurs le soupçonnent d’être un agent double. Il persiste, refuse de revenir à Moscou. Il échappe ainsi à la mort.
Il renseigne : il confirme la non-volonté des Japonais de s’attaquer à la Sibérie malgré leur rapprochement de façade avec Berlin. La signature du pacte germano-soviétique l’anéanti. Continuant son travail, il prévient son employeur de l’invasion d’Hitler. Il donne l’ampleur et la date de l’attaque. Staline refuse l’évidence.
Malgré les doutes, il continu. Il persiste : les japonais n’attaqueront pas au nord mais au sud face aux Américains et aux Anglais.
La police japonaise resserre son étau. Il est finalement arrêté en 1942. Les Russes n’essayeront pas de l’échanger. Il meurt exécuté en 1944.
Derrière un personnage insolant, flamboyant, solaire et brûlant de vie, Sorge n’est que doute. Comment un homme si exposé a pu tromper son entourage ?
Cette biographie nous aussi dans les tourments de la politique intérieure et extérieure stalinienne, où des hommes – des communistes sincères – furent broyer sur l’hôtel de la paranoïa.