Résumé
W. Scheidel est une sommité mondiale dans le domaine de l’histoire des sociétés et civilisations de l’Antiquité européenne. Dans cet ouvrage, il analyse les relations entre les inégalités économiques et la déstabilisation sociale » de l’âge de pierre à nos jours « . Il s’agit d’un travail qui consiste à repérer des constantes et des lois dans les transformations historiques de long terme, occidentales avant tout.
Le point central de l’analyse est que, pour revenir à un niveau inférieur d’inégalités, seules quatre solutions violentes et mortifères existent. Scheidel inverse ainsi nos idées issues du sens commun des années 1970, apprises dans les écoles et ailleurs – l’hypothèse selon laquelle le processus de civilisation est intrinsèquement marqué par la progression de l’égalité. Selon l’auteur, l’inégalité (croissante) est une caractéristique intrinsèque des civilisations avancées.
C’est une fresque immense que l’historien Walter Scheidel a brossée : sur des milliers d’années et au sein des sociétés les plus diverses, il met au jour les processus qui ont fait reculer les inégalités économiques. Nous y découvrons, de manière tout à fait contre-intuitive, que la réduction de ces inégalités est en réalité moins probable en période de paix, d’abondance, de stabilité politique et de croissance qu’en période de souffrance et de chaos.
De cette plongée historique, Scheidel déduit que le retour de l’égalité peut avoir lieu à travers quatre grands types de cataclysme : la guerre, la révolution, l’effondrement des structures de l’Etat et l’épidémie de masse – qu’il dénomme les quatre cavaliers de l’Apocalypse. Mais Scheidel s’éloigne de toute vision déterministe : ces quatre cavaliers ont un rôle possible, sinon probable dans le processus de remise à zéro des inégalités.
En démontrant, avec une efficacité saisissante, cette mécanique d’anéantissement et de renaissance dont le capitalisme mondial est le dernier avatar, Scheidel pose les bases d’une réflexion indispensable sur le progrès social et les temps futurs. Sur l’urgence de répondre politiquement à une globalisation inégalitaire dont les fragilités accumulées pourraient entraîner un collapsus à l’échelle mondiale.
Historien de grand renom, Walter Scheidel enseigne à l’université Stanford, où il est titulaire de la chaire Dickason, professeur d’études classiques et d’histoire, et membre du département Kennedy-Grossman de biologie humaine. Il a écrit ou dirigé une vingtaine d’ouvrages, en particulier en histoire économique et sociale de la période prémoderne, en démographie et en histoire comparée. Sommité dans son domaine – l’histoire des civilisations antiques européennes -, Scheidel a inventé une nouvelle approche des mondes antiques, en utilisant des arguments socioéconomiques généralement appliqués à notre temps pour éclairer notre passé lointain.
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