Elle est considérée comme la deuxième éruption la plus violente des temps historiques, après celle du Samalas en 1257 sur l’île de Lombok (Indonésie) mais devant l’éruption minoenne de 1610 av. J.-C. (île de Santorin, Grèce) et celle du Taupo en 230 (Nouvelle-Zélande).
Elle se déroule sur une dizaine de jours. Le 5 avril 1815 a lieu une première éruption donnant une colonne éruptive de 33 km de hauteur et qui dure plus d’un jour et demi. Les gens ne quittent pas leur maison. Le volcan demeure dans un état de basse activité.
La situation change le 10 avril. Les trois colonnes éruptives déjà actives se regroupent, la montagne s’effondre et explose. Les coulées pyroclastiques s’enfoncent dans la mer à plus de 40 km de distance provoquant des raz-de-marée sur plusieurs centaines de kilomètres. Le nuage de cendres s’étend à plus de 1 200 km. Les explosions du volcan sont entendues à plus de 1 400 km de distance. Cette éruption est cotée à 7 sur l’échelle d’explosivité volcanique qui en compte 8. La montagne arrête de gronder sept jours plus tard.
À la suite de l’expulsion de tant de magma, le reste de la montagne s’effondre sur lui-même, et forme une grande caldeira de 6 km de diamètre et de 1 km de profondeur, diminuant ainsi l’altitude du volcan de 1 400 mètres.
Dans la région, le bilan humain est estimé entre 92 000 et 120 000 personnes, mortes du fait de l’éruption, des tsunamis et de la famine.
Au plan mondial, la cendre envoyée dans la stratosphère provoquent un hiver volcanique en diminuant fortement les effets des rayons du soleil. Le nuage ainsi formé fait plusieurs fois le tour de la Terre. Les climatologues associent cette catastrophe à un refroidissement climatique général et d’« étés glacés ». L’année 1816 en particulier reste connue comme l’« année sans été » : la température des océans et de l’atmosphère chute de de 0,5 °C à plus de 1 °C dans les deux hémisphères.
L’éruption perturbe les récoltes comme rarement vu dans l’histoire de la culture des céréales (base de l’alimentation) et cause les grandes crises alimentaires de 1816-1817 en Europe avec leurs émeutes de la faim. Elle accélère l’émigration européenne vers l’Amérique du Sud notamment.