Les négociations sur la limitation des armes stratégiques, mieux connues par l’acronyme Salt, abréviation de l’anglais Strategic Arms Limitation Talks, sont les noms donnés aux processus de négociations entamés en 1969 entre les États-Unis et l’URSS, qui aboutissent à la conclusion des traités Salt I en 1972 et Salt II en 1979.
Le traité Salt I concerne les armes stratégiques offensives. Il est signé en même temps que le traité concernant la limitation des systèmes antimissiles balistiques (dit traité ABM) qui porte lui sur les armes stratégiques défensives. Le traité Salt I s’inscrit dans le cadre des obligations des États-Unis et de l’URSS en vertu de l’article VI du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Les négociations continuent entre les deux grandes puissances. Le 18 juin 1979 à Vienne, Jimmy Carter pour les Américains et Léonid Brejnev pour les Soviétiques signent le traité Salt II. Celui-ci apporte des limitations supplémentaires par rapport à Salt I et définit un plafond précis de bombardiers et de lance-missiles tolérés, ce qui implique la destruction du surnombre. Il interdit également l’envoi d’armes nucléaires dans l’espace et le Fractional Orbital Bombardment System.
Du fait de la dégradation des relations Est-Ouest, due au constat en 1978-1979 que l’URSS profite davantage que les Etats-Unis de la détente, le Sénat des États-Unis refuse pendant six mois les sollicitations du Président Carter de ratifier le traité. Le président renonce finalement à cette requête après l’invasion soviétique en Afghanistan.
En effet, en limitant la course aux armements, l’URSS peut diminuer son budget de la défense et maintenir son économie sous perfusion. En maintenant la pression et en laissant les Russes s’enliser en Afghanistan, les Américains étouffent l’économie soviétique.
Toutefois, même sans avoir été ratifié par les Etats-Unis, les termes du traité sont respectés dans la pratique.
L’image illustrant cet article montre les arsenaux nucléaire mondiaux en 2016. Ces chiffres ne sont qu’approximatifs, tant sont secrètes les informations liées au nucléaire.
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