Le rôle des femmes dans la guerre fait évoluer le fait politique en France : en 1944, le vote des femmes est reconnu et ainsi leur importance dans les prises de décisions collectives de la Nation, que ce soit au sein du régime de Vichy ou de la Résistance et de la France Libre.
Le projet de constitution du 30 janvier 1944 du maréchal Pétain dispose que « sont électeurs aux assemblées nationales les Français et Françaises nés de père français », les femmes n’étant toujours pas éligibles. Mais son article 22 instaure le vote familial : c’est le père qui exerce le droit de vote, et « éventuellement » la mère lorsqu’elle est chef de famille. La restriction est de taille.
Parallèlement, Le 21 avril 1944, le droit de vote est accordé aux femmes en France par une ordonnance (après un amendement du communiste Fernand Grenier) du Comité français de la Libération nationale, signée par Charles de Gaulle depuis Alger. Le droit de vote des femmes est confirmé par l’ordonnance du 5 octobre sous le Gouvernement provisoire de la République française, mais il n’est utilisé que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l’Assemblée constituante.
Dès les premières élections, les partis tentent de séduire ce nouvel électorat. Concernant la représentation féminine au sein des élus, elle reste anecdotique. 1945, trois mois avant les municipales, Josette Guénin, 31 ans, est élue, le 21 janvier, maire de la commune de Villars-Montroyer en Haute Marne en remplacement de son mari, mort pour la France le 25 juillet 1944. Elle devient la première femme maire de France.
On estime à 3 % le nombre de femmes conseillères municipales en 1945. Neuf font leur entrée au Conseil de Paris, sur 90 élus.
En octobre 1945, les femmes votent pour leurs premières législatives : 33 d’entre elles entrent à l’Assemblée, sur 586 députés.
Les femmes n’accèdent aux postes à responsabilité politique que très lentement : 1991 – Édith Cresson (PS) devient la seule femme nommée Premier ministre, 2007 – Ségolène Royal (PS) devient la première femme à accéder au second tour de l’élection présidentielle française.
Cinquante ans plus tard, en 2014, le parlement vote la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Le projet est porté par Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes au moment de la proposition de loi.
Au classement mondial, En 2019, la France figure au 17e rang des pays pour la représentation des femmes au parlement (5e sur 25 en Europe) (Classement UIP).
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