Le 30 juin 1936, devant la Société des Nations, à Genève, le négus Haïlé Sélassié plaide avec émotion la cause de son pays, l’Éthiopie, envahi par l’armée de Mussolini. L’heure est historique : le seul état africain indépendant et membre de l’organisation internationale n’est plus. Prononcé après l’invasion et l’occupation de son pays, le petit homme frêle fait une grande impression sur les délégués et sur l’opinion publique mais n’entraîne aucune décision en sa faveur. Il dénonce l’emploi d’armes non conventionnelles par les troupes de Benito Mussolini. Rien ni fait. Au contraire, plus inquiète pour la paix en Europe, la SDN lève les sanctions contre l’Italie dès le 4 juillet 1936. Les puissances alliées souhaitent ainsi renverser l’alliance de l’Italie à l’Allemagne. Trop tard, Mussolini est déjà en voie de se rapprocher de Hitler et va dans les semaines suivantes s’engager avec lui dans la guerre d’Espagne. Après la conquête de son pays par les troupes du Duce, l’empereur en exil en Angleterre va devenir malgré lui le symbole de la résistance au fascisme et de l’impuissance des démocraties face aux dictatures.
Cette histoire résonne étrangement dans l’actualité au moment où des dictateurs et des oligarques (Chine, Russie, Turquie, Corée du Nord, …) mettent à mal les démocraties divisées et les instances de gouvernance mondiale.
Pour en connaître plus sur l’histoire de l’Ethiopie et de sa capitale, je vous invite à parcourir les ouvrages ci-dessous :
Addis-Abéba – Construction d’une nouvelle capitale pour une ancienne nation souveraine – tome 1 (1886-1936) et tome 2 (1939-2016)