Le rapport Lytton est rédigé en 1932 par la Société des Nations sur les causes de l’incident de Mukden (18 septembre 1931). Suite à celui-ci, le Japon conquit la Mandchourie et établit un état fantoche : le Mandchoukouo.
La commission Lytton est menée par le Britannique Victor Bulwer-Lytton. Elle est composée de l’Américain Frank Ross McCoy, de l’Allemand Heinrich Schnee, de l’Italien Luigi Aldrovandi Marescotti et du Français Henri Claudel. Le groupe passe six semaines en Mandchourie au printemps 1932 pour une mission d’enquête, après avoir rencontré des membres du gouvernement de la république de Chine et du Japon.
En dépit du soin apporté pour préserver l’impartialité entre les avis conflictuels de la Chine et du Japon, le rapport justifie la position chinoise sans dénoncer frontalement le Japon comme l’agresseur. Il déclare, en particulier, que les opérations de l’Armée impériale japonaise après l’incident de Mukden ne sont pas un acte de légitime défense. Le rapport conclut aussi que le nouvel état du Mandchoukouo n’aurait jamais été formé sans la présence des troupes japonaises, qu’il n’a aucun soutien chinois et qu’il n’est pas issu d’un mouvement spontané d’indépendance.
Fort de ses troupes occupant le terrain, le Japon se retire de la SDN le 27 mars et continue sa politique hostile vis à vis de son voisin chinois.
Le rapport échoue à désamorcer l’hostilité croissante entre les deux pays et d’installer la paix et la sécurité en Extrême-Orient.