La bataille de Ponte-Novo est le point final des affrontements entre les troupes de Pascale Paoli — composées de Corses, de mercenaires allemands et suisses — et les armées du roi de France, Louis XV, aidées de soldats corses du parti français. Ouvrant aux grenadiers français la route de Corte, capitale de la République corse, cette bataille marque la fin de la seconde et dernière phase de la guerre de Corse.
Après la défaite subie à Borgo, Louis XV change de tactique : il tente d’abord, à plusieurs occasions et sans succès, de faire assassiner Pascale Paoli et essaye de corrompre certains de ses lieutenants ; puis, sous le commandement du comte de Vaux, il envoie un corps expéditionnaire de 22 000 hommes avec une artillerie nombreuse.
Du côté corse, l’armée nationale peut compter sur 15 000 hommes, dont des mercenaires prussiens et suisses. En revanche, elle ne dispose que de très peu de canons.
Afin d’en finir avec le gouvernement corse de Pascale Paoli, le commandement français décide de se porter sur Corte en passant par le passage du Golo à Ponte Novu.
Les Corses sont défaits.
À la suite de cette défaite, Paoli prend le chemin de l’exil. Dans les mois qui suivent, près d’une centaine de familles corses, parmi les plus influentes, sont anoblies par Louis XV, dont la plupart de celles qui avaient participé à la bataille aux côtés de Paoli. L’exemple des Bonaparte est le plus connu.
Ponte Novu marque la fin de l’indépendance paoliste, qui a duré quatorze ans, de 1755 à 1769. Ainsi s’achève le rêve d’une Corse indépendante, dotée d’une constitution, d’un drapeau, de sa monnaie, son armée, sa marine, son université, où sont admis des boursiers sélectionnés selon leurs mérites, et où, sous la condition d’être chef de famille, les femmes avaient le droit de vote — alors qu’aucun peuple européen, sans distinction de sexe, ne disposait encore de ce droit.
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