David Ben Gourion, président de l’Agence juive, proclame la déclaration d’indépendance de l’état d’Israël, c’est-à-dire l’annonce officielle de la naissance d’un État juif en Terre d’Israël. Il prononce son discours le dernier jour du mandat britannique sur la Palestine. David Ben Gourion devient le premier Premier ministre du pays. Cette déclaration est l’aboutissement du projet sioniste lancé cinquante ans plus tôt.
La déclaration fait suite au plan de partage de la Palestine voté à l’ONU le 29 novembre 1947 à New York, par le vote de la résolution 181.
Ce projet est élaboré par le Comité spécial des Nations unies sur la Palestine (UNSCOP) de l’ONU.
Ce plan prévoit la partition de la Palestine mandataire en trois entités, avec la création d’un État juif et d’un État arabe, tandis que la ville de Jérusalem et sa proche banlieue sont placées sous contrôle international.
La première partie du plan précise les dispositions de la fin du mandat britannique, du partage et de l’indépendance des entités. Il indique que le mandat doit se terminer aussi vite que possible. Les Britanniques prévoient de se retirer le 1er août 1948 et le partage doit être réalisé au 1er octobre. La partie II du plan inclut une description détaillée des frontières proposées pour chaque État.
Le plan est accepté par les dirigeants de la communauté juive en Palestine, par le biais de l’Agence juive à l’exception de ceux de l’Irgoun. Il est rejeté par presque tous les dirigeants de la communauté arabe, y compris par le Haut Comité arabe palestinien, qui est appuyé dans son rejet du plan par la Ligue arabe qui annonce ses intentions de prendre « toutes les mesures nécessaires pour empêcher l’implémentation de la résolution » et par certains États arabes qui déclarent leurs intentions d’attaquer l’État juif.
Des émeutes et des attaques contre la population juive éclatent le lendemain du vote en Palestine mandataire, en Égypte, en Syrie et au Yémen, ce qui marque le début de la guerre civile. De leur côté l’Irgoun et la Haganah se lance dans l’élimination des personnes influentes dans la communauté arabe. Seule la présence anglaise avait permis de maintenir un semblant de paix entre les communautés.
Après le départ des Britanniques six mois plus tard, la première guerre israélo-arabe débute. Elle déclenche un énorme déplacement de la population palestinienne vers les pays limitrophes.
Dès le départ, ce plan de découpage territorial est irréalisable du fait du morcellement des deux communautés, de l’hostilité de ces deux communautés à cohabiter et du désengagement des pays occidentaux à maintenir le statu quo.
Le processus est plombé d’avance : les Arabes refusent de céder une terre en raison d’une promesse faite par les Occidentaux avant la Seconde Guerre mondiale, fortifiée par l’extermination des juifs en Europe et la prise en otage du processus de création de l’état d’Israël, athée à la base, par le mouvement orthodoxe religieux qui en détourne rapidement les objectifs.
A cette base, s’ajoutent les exactions commises de part et d’autre, et l’absence volonté de la communauté internationale de stopper l’escalade. En 1948, les Occidentaux sont en train de sécuriser leur accès au pétrole arabe.
Tous ses facteurs concourent à la non-résolution à ce jour de ce conflit qui déstabilise encore la région.
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Atlas du Moyen-Orient – Aux racines de la violence – 2eme édition