Résumé
A l’heure du coronavirus, quelles sont les leçons d’hier sur les pandémies qui peuvent valoir pour aujourd’hui ? En dressant l’histoire de la grande peste en Provence au XVIIIe siècle, ce sont nos peurs, nos confinements, nos détresses qu’éclaire, comme en un miroir, Gilbert Buti. Fulgurant. Rarement un livre d’histoire n’aura revêtu une telle actualité. Car l’épidémie de peste, qui a touché une partie de la France en 1720-1722, a d’étonnantes résonances avec la pandémie de la Covid-19.
Introduite à Marseille par un navire venant de Syrie, la peste a tué 120 000 des 400 000 habitants de la Provence, du Comtat et du Languedoc, soit près d’un sur trois. Pourquoi la contagion s’est-elle propagée, ravageant ou épargnant des localités parfois proches ? Malgré un ensemble de mesures de lutte, dont le confinement décrété par les pouvoirs locaux et soutenu par l’Etat royal, elle a menacé le reste de la France et effrayé l’Europe qui ont multiplié les barrières pour s’en prémunir.
Face à l’impuissante médecine contre l’ennemi invisible, les hommes ont invoqué la colère de Dieu et la médecine du Ciel. Privilégiant la parole des témoins malades, médecins, savants et religieux – et les apports des anthropologues, démographes et sociologues -, Gilbert Buti dresse un bilan de l’événement-catastrophe très tôt instrumentalisé. Et, trois siècles après, il en décrypte les traces laissées dans les mémoires et l’imaginaire collectif.
Assurément, une invitation à réfléchir au temps présent !
Historien, professeur émérite à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste de la Méditerrannée aux Temps modernes, Gérard Buti s’est imposé, au fil d’une oeuvre féconde au retentissement international, comme un maître des études sur les sociétés littorales, les économies maritimes et les représentations populaires.
Détails produit : livre broché, poche.