Résumé
« Napoléon écrivain est aussi grand que Napoléon homme d’État ou capitaine », disait Thiers.
Chez Napoléon, l’écriture – même dictée – est le prolongement de l’action. Elle l’accompagne, elle la magnifie, elle la transfigure. Elle en a aussi bien été transfigurée. L’action, l’exercice du commandement et le travail gouvernemental auront fait l’apprentissage littéraire de Napoléon. Son style s’y est épuré, il s’est ramassé, réduit à une algèbre. Rien n’est plus remarquable que les dizaines, les centaines de lettres, d’ordres, de billets qui précèdent le déclenchement de chaque campagne. C’est qu’alors Napoléon est au maximum de ses capacités, l’oeil à tout, attentif aussi bien à la conception d’ensemble qu’aux détails de l’exécution.
Le jeune homme, l’officier, le chef d’armée, le stratège, le diplomate, l’administrateur, l’orateur, l’amant, le frère, le législateur ont tous leur place dans les choix judicieusement faits par Loris Chavanette. Ce sont vingt années incomparables – et même un peu plus si l’on ajoute les années de jeunesse – qui défilent ici. Et quelles années ! Je crois bien que l’histoire n’offre pas un seul épisode comparable à celui-ci. C’est un tourbillon, une tornade qui s’abat sur l’Europe et même au-delà.
La lecture de la correspondance de Napoléon n’est pas seulement instructive, elle n’aide pas seulement à mieux comprendre le personnage et les circonstances de sa vie, à prendre la mesure de ce destin unique. C’est un cordial pour les temps maussades que nous vivons, une excursion vers des cimes où l’air est pur et vif. Il y a donc toutes sortes de bonnes raisons de découvrir, ou de redécouvrir, l’un des monuments les plus étonnants de notre histoire littéraire.
Préface de Patrice Gueniffey.
Détails produit : broché.