Résumé
Livre épuisé – 1 exemplaire neuf.
En plus des monographies des Nord 1402 Gerfaut et Nord 1500 Griffon (I et II), cet ouvrage se penche sur le renouveau de la recherche aéronautique française après la Seconde Guerre mondiale à l’Arsenal et chez Nord-Aviation. Cet ouvrage contient de nombreux hors-texte signés André Turcat ou Armand Jacquet, de nombreux tableaux, des plans à échelle et quelques 350 photos.
Critique du livre parue sur le site aerostories.org :
On a coutume de considérer que la seconde Guerre Mondiale fut un puissant accélérateur technologique, en particulier dans le domaine de l’aéronautique. Globalement fondée, cette affirmation fait néanmoins abstraction du fait qu’en France, nation aéronautique par excellence, l’Occupation avait imposé un ralentissement drastique des travaux des bureaux d’études. Ainsi, alors que d’autres pays avaient vu leur science aéronautique progresser à pas de géant, la France se retrouva-t-elle à la traîne, amenée à mettre les bouchées doubles pour tenter de combler son retard. De cette situation particulière s’ensuivit une « politique des prototypes » dont émergèrent des appareils qui, comme le Griffon II, incorporaient quantité de solutions techniques originales d’une éminente importance pour la science aéronautique.
Au-delà du titre, il convient de s’arrêter au sous-titre Conquête du statoréacteur et de l’aile delta en France. En effet, cet ouvrage ne se limite pas aux seules monographies des Gerfaut et Griffon, mais replacent ces études dans la cadre (passionnant) du renouveau de la recherche aéronautique française, plus particulièrement à l’Arsenal et chez Nord-Aviation.
C’est l’une des caractéristiques principales de ce livre en tous points remarquable que de proposer, outre des monographies magistrales, l’histoire approfondie du contexte dans lequel furent développés ces appareils, et ce de façon aussi minutieuse que les monographies elles-mêmes. Gerfaut et Griffon n’est donc pas un « double livre » réunissant deux études : c’est toute l’histoire du développement de technologies aéronautiques dans le cadre de la France de la reconstruction.
Quant à la manière dont sont traités les sujets, on serait bien en peine d’y trouver une quelconque faiblesse. Se distinguant par un indiscutable équilibre entre le volume du texte et les illustrations, ce livre est abondamment enrichi de nombreux et précieux hors-texte (signés André Turcat ou Armand Jacquet), ainsi que des nécessaires annexes, tableaux, listes des vols, vues de détail façon « photoscope », plans au 1/72 (par Joël Mesnard)…
Pour René Leduc, un pionnier de la propulsion à réaction, Philippe Ricco avait, en compagnie de Jean Lacroze, élaboré un volume porteur de bien grandes qualités. Avec Gerfaut et Griffon, on retrouve le plaisir d’un ouvrage « d’ingénieur-narrateur-historien », alliant précision, écriture agréable et rigueur. Rappelons que ce livre était un projet du regretté Serge Kaplan, ingénieur d’essais.
Que ce remarquable ouvrage mérite un « coup de cœur » de l’Aérobibliothèque est d’une parfaite évidence ; il ne peut que trôner en bonne place dans la bibliothèque de tout aérophile. Notons au passage le discret hommage rendu à Philippe Poisson-Quinton, personnage hélas trop méconnu, qui participa pendant près de cinquante ans à quasiment tous les programmes français de recherche aérodynamique.
Philippe Ballarini
Ouvrage de Serge Kaplan et Philippe Ricco.
Détails produit : relié, nombreux documents et illustrations NB, 1 exemplaire neuf
