Résumé
Les chroniques évoquant la création de la manufacture horlogère nationale de Besançon ont développé le mythe fondateur de Suisses, venus en pleine Révolution, apporter savoirs et expérience. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les immigrés helvètes se mêlent à la population d’une ville reconnue capitale de l’horlogerie française. Mais les Bisontins, assis sur leur autorité et leurs traditions, se montrent hostiles à la nouveauté, à l’évolution de la montre, de la clientèle, des méthodes de production, laissant ainsi de nouveaux venus d’Alsace ou de Lorraine, les Lipmann en tête, prendre un pouvoir grandissant.
On peut comprendre la forte envie à Besançon de voir revivre l’horlogerie.
Joëlle Mauerhan, historienne de l’art, quitte à la demande de la municipalité de Besançon les musées d’art pour prendre en charge, dans le palais Granvelle, un musée d’histoire urbaine et des collections d’horlogerie. Reprenant alors des études en histoire et en muséologie, elle étudie les techniques horlogères et pousse sa curiosité vers les microtechniques et le Temps-Fréquence ; elle signe ainsi le programme scientifique du musée du Temps, mène le projet à terme jusqu’à son ouverture en 2002.