Résumé
Friedrich Thyssen (1873-1951), l’un des plus grands industriels allemand de son époque, est l’héritier de l’empire minier et sidérurgique construit par son père. Dès 1923, il est séduit par Hitler, dont il pense qu’il va redresser l’économie allemande mise à mal par le Traité de Versailles. Thyssen se met à financer le parti nazi jusqu’à devenir l’un des principaux responsables de son ascension. « Fritz » se félicite aussi de la suppression du Parti communiste, des sociaux-démocrates et des syndicats.
Dans un premier temps, il accepte l’exclusion des Juifs de la vie économique, mais, catholique fervent, il s’oppose à la répression croissante de l’Eglise catholique romaine. Après la Nuit de Cristal en novembre 1938, il démissionne du Conseil d’Etat. En 1939, il critique la politique économique du régime, qui subordonne tout au réarmement en vue de la guerre : Thyssen est exclu du parti nazi, ses entreprises sont nationalisées.
En 1939, il s’enfuit pour la Suisse puis gagne la France. Lors d’une visite à sa mère en Belgique il est arrêté par les autorités de Vichy et déporté au camp de concentration de Sachsenhausen. En février 1945, il est transféré à Dachau mais, probablement en raison d’un traitement de faveur, il survivra. Il sera jugé à Nuremberg et émigrera ensuite en Argentine, où il mourra en 1951. Avant son arrestation, pendant son exil français, il avait dicté ses mémoires à un journaliste américain, Emery Reves, qui les a édités et publiés aux Etats-Unis à la fin de 1941 sous le titre J’ai payé Hitler.
Fritz Thyssen (1873-1951) est un industriel allemand. Il s’associe très tôt au parti nazi d’Adolf Hitler dont il est l’un des plus généreux donateurs. Bien que favorable à la politique anticommuniste des nazis, il n’adhère pas à leur antisémitisme et fuit l’Allemagne lors de la nuit de Cristal. Livré par le régime de Vichy aux Allemands, il est incarcéré au camp de Sachsenhausen. A la dénazification, il reconnaît son implication dans la montée du nazisme et verse une indemnité aux victimes de la guerre.
Il émigre à Buenos Aires où il meurt, en 1951.
Traduit de l’anglais et annoté par Alain Frerejean.
Préface de Marc Ferro.
Détails produit : Broché, poche.