Résumé
À la fin du XVIIIe siècle, une floraison d’inventions techniques a donné naissance à la Révolution industrielle et à la croissance économique régulière dont est issue la prospérité sans précédent d’aujourd’hui. Or, si le déroulement de cet épisode capital est désormais bien connu, ses origines demeurent mystérieuses. Pourquoi la Révolution industrielle s’est-elle produite en Occident et pas ailleurs ?
La thèse de Joel Mokyr est qu’elle a été rendue possible par une culture de la croissance propre à l’Europe moderne et consacrée par les Lumières européennes. Les bases en ont été jetées dans la période 1500-1700, qui a vu les premières avancées scientifiques et techniques destinées à nourrir les développements explosifs de la suite. Elle a été favorisée par la fragmentation politique de l’Europe. Celle-ci a créé les conditions d’un «marché des idées» fonctionnant autour de la République des Lettres et assurant à la fois la protection des novateurs hétérodoxes et la circulation de leurs travaux.
La comparaison avec la Chine achève de faire ressortir cette particularité européenne. En dépit de niveaux d’activité intellectuelle et technologique similaires, la version chinoise des Lumières est demeurée sous le contrôle de l’élite dirigeante, là où le polycentrisme européen a permis son expression indépendante.
Combinant histoire économique, histoire des sciences et des techniques et histoire intellectuelle, Joel Mokyr montre, contre le préjugé selon lequel les idées ne sont que le reflet de l’infrastructure matérielle, comment la culture, les croyances, les valeurs ont été le facteur décisif de la transformation sociale.
Un nouveau regard sur les racines de la modernité qui éclairera tous ceux qui s’interrogent sur la place que l’économie a prise dans notre monde.
Traduction de l’anglais (États-Unis) par Pierre-Emmanuel Dauzat.
Collection Bibliothèque des histoires.
Détails produit : broché.