Résumé
La guerre de 1870 est aujourd’hui un conflit bien oublié. Elle fut pourtant essentielle. « L’année terrible » a renversé l’Empire, forgé la République, créé les conditions du premier conflit mondial. La France a payé un lourd tribut : près de 14% des hommes engagés ont été tués ou blessés ; d’importantes indemnités financières ont été versées aux Allemands ; plus de 600 communes ont été cédées… Or, le soldat du XIXe siècle a beaucoup écrit.
Il n’a certes qu’une vision partielle des évènements : le but des auteurs est précisément de faire de cette cécité une force, et d’envisager la guerre au ras-du-sol en laissant la parole à ceux qui l’ont vécue et l’ont subie. Plus de cent témoins sont ici convoqués : officiers et hommes du rang, allemands ou français, qui font la guerre ; administrateurs qui gèrent le quotidien et médecins qui essaient de soulager la souffrance ; et encore des civils qui fuient et qui subissent.
« Nous faisons, ici, écrivent les auteurs, la guerre des hommes, celle qu’ils ont vécue et comprise. » Ces témoignages sont complétés par ce que l’imagerie populaire a donné à voir de cet affrontement, représentations a posteriori. Sur le papier, la guerre est faite de combats, d’uniformes et de héros ; pas de fatigues, de marches et de souffrances. Les écrits personnels parlent-ils du même conflit ? On y entend le râle des mourants, le sifflement des balles ; on y sent la boue et la poudre.
Images et textes forment le récit d’une guerre de 1870 faite et lue par des hommes et des femmes, loin des Etats-majors, des stratégies subtiles, des tables des généraux. La guerre des gens, celle qu’ils ont faite, celle dont on veut leur transmettre le souvenir.
Fabienne Henryot, spécialiste d’histoire des bibliothèques et d’histoire de la théologie et des spiritualités modernes, est maître de conférences à l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques, après avoir été responsable des collections de théologie et de sciences des religions à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (Suisse). Philippe Martin, professeur d’histoire moderne à l’université Lyon 2 Lumière, directeur de l’Institut supérieur d’études des religions et de la laïcité (ISERL) et du GIS Religions-textes-pratiques-pouvoirs du CNRS.
Il s’intéresse particulièrement aux dévotions sur le temps long (XVIIe-XXIe siècle).
Détails produit : livre broché.