Résumé
Le terme de Réforme est, d’ordinaire, réservé aux protestants du XVIe siècle. Le phénomène semble en effet présupposer deux conditions sans lesquelles la rupture avec l’ancienne Eglise n’aurait pas été possible : l’humanisme et l’imprimerie. Or, le hussitisme – du nom de son » fondateur » Jan Hus (1372-1415) et dont la capitale est Prague – est né trop tôt pour remplir ces critères. Ce double décalage a incité les historiens à ranger le hussitisme parmi les hérésies médiévales.
Le mouvement tchèque n’a pourtant rien d’un groupe minoritaire déviant de la foi commune, puisqu’il a réussi, en Bohême et en Moravie, à conquérir la majorité des âmes et à se faire reconnaître une légalité publique. Le hussitisme appartient en réalité au nouveau modèle cultuel et social de la Réforme, et il oblige à en repenser la genèse. La synthèse proposée ici embrasse donc toute la destinée du hussitisme, depuis ses balbutiements dans les années 1400 jusqu’à sa disparation brutale.
Des » martyrs » condamnés au bucher à la véritable guerre menée par un génie (pourtant aveugle) de la guerre médiévale, Jan Zizka, en passant par la politique des princes de la Renaissance et des papes ou la puissance des querelles théologiques, c’est un tableau passionnant et pourtant méconnu de l’histoire de l’Europe que dresse ainsi Olivier Marin.
Médiéviste, docteur en histoire, maître de conférences en histoire médiévale à l’université Paris 13 et au Séminaire Saint-Sulpice, Olivier Marin est membre de l’Institut universitaire de France. Spécialiste du hussitisme, il lui a consacré sa thèse et nombre de ses travaux universitaires, dont il livre ici la quintessence.
Détails produit : broché.