Résumé
Si l’appellation de » reine des batailles » a été donnée à l’infanterie durant le premier conflit mondial, il aurait été plus exact de l’accorder à l’artillerie ; ne serait-ce que par la place prépondérante qu’elle occupe peu à peu dans les opérations, au point de représenter le tiers des effectifs des armées belligérantes de 1918. Point d’artillerie, point d’offensive ! D’abord organisée essentiellement autour de l’artillerie légère de campagne, l’artillerie de la Grande Guerre occupe une place croissante au sein des armées des belligérants.
L’évolution des techniques de combat et le contexte propre à chaque théâtre d’opérations conduisent en outre à une diversification des matériels, si bien que l’on devrait parler à la fin du conflit, non d’une artillerie, mais des artilleries. Cette diversification débouche en effet sur l’artillerie de tranchée, sur celle de montagne, sur l’artillerie chimique, sur l’artillerie lourde aux calibres de plus en plus importants, sur l’artillerie anti-aérienne, sur l’artillerie chenillée ou automotrice.
L’artillerie contribue en outre au développement de l’aéronautique, permet la guerre des gaz et débouche sur les premiers chars d’assaut. En raison de cette multiplicité de matériels, produits en quantités considérables, et de la consommation inouïe en munitions qui en résulte, elle implique en même temps un effort industriel gigantesque de la part de chaque belligérant. Ce développement technique conduit les états-majors à reconsidérer la place de l’artillerie au sein des grandes unités et à faire évoluer leurs structures, en même temps que son emploi tactique en liaison avec l’infanterie.
En 1918, on n’utilise plus l’artillerie comme on l’employait en 1914, et celle de 1918 préfigure celle de l’entrée en guerre de 1939. L’étude qui est proposée a donc pour objet de suivre cette évolution de l’artillerie de la Grande Guerre dans les domaines à la fois technique, tactique et stratégique.
Henri ORTHOLAN, colonel (ER), docteur en histoire de l’Université Pau-Valéry de Montpellier et ancien conservateur au musée de l’Armée, est l’auteur de nombreux articles et l’auteur ou le coauteur d’une quinzaine de livres traitant de l’histoire militaire, notamment sur la guerre franco-allemande de 1870 et sur la Première Guerre mondiale. Sur ce dernier conflit, il a publié chez Bernard Giovanangeli L’armée française de l’été 14 avec Jean-Pierre Verney (2004), La guerre des chars 191-1918 (2007) et La guerre sous-marine 1914-1918 (2008), et chez Soteca 1918 l’année décisive, volume 2 La contre-offensive alliée (2017).
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