Résumé
Pendant des siècles, l’Asie Mineure et l’Anatolie ont constitué l’horizon oriental du monde grec. A partir de 334, la conquête menée par Alexandre et les Macédoniens change brutalement la donne. Cette région complexe, composée de sous-ensembles aux identités géographiques et culturelles affirmées, devient alors durablement une sorte de pont intérieur entre l’Egée et la Méditerranée orientale et, au-delà, la Mésopotamie et le monde iranien.
Mais à partir de la mort d’Alexandre en 323 elle devient aussi un lieu privilégié de l’affrontement entre ses successeurs et, en-cela, un espace de légitimation des ambitions des différents acteurs, notamment celles d’Antigone le Borgne. Dans le demi-siècle qui court des années 320 à 270 et en raison de sa grande diversité territoriale et politique comme de son caractère stratégique, elle est aussi un espace essentiel d’expérimentation de ces formes inédites de domination que sont les pouvoirs royaux hellénistiques.
Ce sont alors de nouvelles modalités de relations avec les communautés locales qui sont inaugurées, par tâtonnement, de nouveaux types d’espaces urbains qui se diffusent, de nouvelles conceptions des territoires royaux qui s’affirment, mais aussi de nouveau réseaux d’échange et de mobilité qui émergent. Dans ce processus, les rois et les dynastes ne sont pas les seuls à agir et il faut rétablir le rôle des acteurs locaux, notamment les cités, dans ce processus complexe d’invention du monde hellénistique dans lequel la péninsule anatolienne occupe à l’évidence une part essentielle.
Ouvrage de Laurent Capdetrey .
Collection Histoire.
Descriptif : broché, grand format.