Résumé
A la fin de l’été 1945, un million de « personnes déplacées », parmi lesquelles des Juifs européens survivants ou rescapés de l’extermination, demeurent en Allemagne dans des camps ouverts par les autorités internationales. Ils attendent un retour au foyer ou une possibilité d’émigration. Malgré la cruauté d’une attente prolongée pendant parfois plus d’une décennie et la dureté des conditions de vie, ces camps ont été le berceau d’une intense vie culturelle et artistique.
Réunis par l’impossibilité de retourner là où ne subsiste plus rien ni personne, ceux qui y résident fondent une société singulière, derniers moments d’une expression culturelle yiddish foisonnante en Allemagne et plus généralement en Europe. Là, la langue et la représentation dessinent les contours d’une communauté nouvelle, qui aspire désormais à se constituer en nation pour rejoindre un Etat en Israël.
Nathalie Cau analyse les représentations des personnes déplacées juives par elles-mêmes, en s’appuyant sur des images exceptionnelles (théâtre, fêtes religieuses, carnavals, événements sportifs etc.). Grâce à ces spectacles partagés se construit peu à peu un commun esthétique et politique, inventant, dans l’espace de représentation suspendu entre fiction et réel ordinaire, les moyens d’une liberté qui reste à conquérir.
Docteure en études théâtrales, attachée au HAR (Université Paris-Nanterre) et associée au laboratoire Cogitamus, Nathalie Cau s’intéresse aux questions mémorielles, esthétiques et politiques induites par les performances.
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