Résumé
Le recours à l’externalisation cristallise la rencontre de deux cultures managériales distinctes. Dans le secteur de la sécurité et de la défense, l’externalisation prend la forme d’une coproduction public-privé caractérisée par des résistances qui lui sont propres. Par le passé, l’attachement à l’intérêt général de la personne publique a nourri une méfiance de principe envers les opérateurs privés qui a longtemps bloqué le développement de toute relation d’affaires public-privé. Aujourd’hui, les termes du débat relatif à l’externalisation se sont apaisés. Les agents de sécurité privée, les policiers municipaux, les policiers nationaux, les gendarmes et les militaires des trois armées, sans oublier les industries de défense ni les acteurs de la cybersécurité, sont vus comme les maillons d’une même chaîne de sécurité. Mais la volonté de coopérer n’est jamais qu’un premier obstacle de franchi. Pour un ministère régalien, le recours au secteur privé ne s’improvise pas. C’est une décision lourde qui doit procéder d’une stratégie d’ensemble, résultant elle-même d’un projet politique pour la sécurité du pays. Dans un contexte où le recours à l’externalisation est appelé à se généraliser, cet ouvrage éclaire les modalités de la coopération public-privé au temps du continuum de sécurité nationale.
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