Résumé
D’où vient l’expression « devoir de mémoire » ? Comment s’est-elle imposée dans notre langage courant ? A partir de nombreux entretiens, d’archives inédites et de sources numériques massives, Sébastien Ledoux retrace la trajectoire de cette formule qui éclaire la relation souvent douloureuse que la France entretient avec son histoire récente. Forgé à l’orée des années 1970, le terme investit le débat public dans les années 1990, accompagnant le « syndrome de Vichy » et la réévaluation du rôle de la France dans la mise en oeuvre de la Solution finale, avant d’être repris pour évoquer les non-dits de la mémoire coloniale.
Doté d’une forte charge émotive, il traverse les débats sur la recomposition du récit national, la place du témoin, le rôle de l’historien, la patrimonialisation du passé ou la reconnaissance des victimes. Ce sont les mutations de la société française des dernières décennies qui sont ici analysées par le biais de ses nouveaux rapports au passé que le « ? devoir de mémoire ? » est venu cristalliser et dont l’actualité est toujours brûlante.
Sébastien Ledoux est chercheur en histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et enseignant à Sciences Po Paris. Spécialiste des enjeux de mémoire, il a notamment publié La nation en récit (2021) et dirigé Les lois mémorielles en Europe (2020). Il a obtenu le prix de la recherche de l’INA en 2015 pour sa thèse sur l’histoire du » devoir de mémoire « .
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Détails produit : broché, poche.