Résumé
Avec la Révolution française, l’accès aux chefs-d’oeuvre de l’art est élevé au rang de droit de l’homme, et le musée, chargé d’en permettre l’exercice, devient l’attribut d’une nation. Le Louvre révolutionnaire et impérial en est le prototype. En France, le Muséum national d’histoire naturelle, le Conservatoire national des arts et métiers, le musée de l’Artillerie, le musée des Monuments français, les musées de province l’accompagnent.
En Europe, l’impact de la Révolution sur la création des musées se prolonge jusqu’au milieu du XIXe siècle. Le pillage pratiqué par les armées de la Révolution et de l’Empire au profit de la France a fait prendre conscience du caractère emblématique des biens culturels pour les peuples. Les musées contribuent à légitimer le pouvoir du souverain en lui conférant un caractère national. Le Prado, la National Gallery et le British Museum, les musées bourgeois à Francfort, Leipzig, ainsi que l’Altes Museum de Berlin, la Glyptothèque et la Pinacothèque de Munich, le Walhalla près de Ratisbonne sont des effets de cette dynamique, comme les innovations des musées du Danemark.
La révolution industrielle ouvre un nouveau chapitre de l’histoire des musées avec l’Exposition universelle de 1851, à Londres, et clôt ce volume consacré à une période qui, malgré sa brièveté — soixante ans à peine —, a transformé le musée, devenu démocratique et national.
Krzysztof Pomían a notamment publié Collectionneurs, amateurs et curieux, Paris-Venise XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 1990, et Des saintes reliques à l’art moderne, Venise-Chicago, XIIIe-XXe siècle, Paris, Gallimard, 2004. Le premier volume de son grand oeuvre, Le musée, une histoire mondiale, intitulé Du trésor au musée, est paru en 2020 dans cette même collection.
Collection Bibliothèque des Histoires.
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