Résumé
Contrairement à une idée répandue qui les cantonne aux pays du Sud, les guerres civiles sont un phénomène universel qui, en questionnant l’évidence des routines, rend visible ce qui fonde la reproduction de l’ordre social.
À partir d’enquêtes de terrain, l’auteur développe une approche à la fois comparatiste et qualitative des guerres civiles contemporaines comme affrontement violent d’ordres sociaux à partir de trois hypothèses.
D’abord, les guerres civiles, loin d’être des processus internes, sont des phénomènes transnationaux dont la dynamique dépend des contraintes, des ressources et des normes du système international. Ensuite, la formation d’un ordre social insurgé passe par l’instauration de nouvelles institutions qui transforment une société dans ses aspects les plus essentiels : rapports de genre, droits de propriété, hiérarchie entre groupes. Enfin, les guerres civiles créent les conditions d’une transformation des rapports entre habitus, stratégie et réflexivité. Ainsi, et en raison d’un fort degré d’incertitude, se multiplient les stratégies à court terme qui visent à l’évitement, l’adaptation ou la survie.
Gilles Dorronsoro est professeur de science politique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a travaillé sur les guerres civiles contemporaines, en Afghanistan, au Kurdistan, en Syrie et au Mali. Il a notamment publié Le gouvernement transnational de l’Afghanistan. Une si prévisible défaite (2021) et, avec Adam. Baczko et Arthur Quesnay, Syrie. Anatomie d’une guerre civile (2016, rééd. 2020).
Détails produit : broché, grand format, 9782271153173, disponible sous 8 jours.