Résumé
Qu’ont en commun une chaudière, une voiture, un panneau de signalétique, un smartphone, une cathédrale, une oeuvre d’art, un satellite, un lave-linge, un pont, une horloge, un serveur informatique, le corps d’un illustre homme d’Etat, un tracteur ? Presque rien, si ce n’est qu’aucune de ces choses, petite ou grande, précieuse ou banale, ne perdure sans une forme d’entretien. Tout objet s’use, se dégrade, finit par se casser, voire par disparaître.
Pour autant, mesure-t-on bien l’importance de la maintenance ? Contrepoint de l’obsession contemporaine pour l’innovation, moins spectaculaire que l’acte singulier de la réparation, cet art délicat de faire durer les choses n’est que très rarement porté à notre attention. Ce livre est une invitation à décentrer le regard en mettant au premier plan la maintenance et celles et ceux qui l’accomplissent.
En suivant le fil de différentes histoires, ses auteurs décrivent les subtilités du » soin des choses » pour en souligner les enjeux éthiques et la portée politique. Parce que s’y cultive une attention sensible à la fragilité et que s’y invente au jour le jour une diplomatie matérielle qui résiste au rythme effréné de l’obsolescence programmée et de la surconsommation, la maintenance dessine les contours d’un monde à l’écart des prétentions de la toute-puissance des humains et de l’autonomie technologique.
Un monde où se déploient des formes d’attachement aux choses bien moins triviales que l’on pourrait l’imaginer.
Jérôme Denis est professeur de sociologie à l’Ecole des Mines. David Pontille est directeur de recherche au CNRS. Tous deux sont rattachés au Centre de sociologie de l’innovation de l’Ecole des Mines. Ils travaillent ensemble depuis plus de vingt ans. Ensemble, ils ont écrit une Petite sociologie de la signalétique (Presses des Mines, 2010).
Détails produit : livre broché, grand format, 9782348064838, disponible sous 2-4 jours.