Résumé
La notion de populisme occupe désormais une place prépondérante dans le débat public. La séquence ouverte par le Brexit et marquée par l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis ainsi que celle de la coalition formée par le Mouvement 5 Étoiles et la Ligue du Nord en Italie, a donné lieu à la multiplication des discours visant à doter d’attributs fondamentaux, de catégories stables et de causes linéaires un phénomène politique pourtant profondément hétérogène. Rien ne semble en effet plus compliqué que de déterminer en quoi consiste l’essence du populisme. Difficulté qui a souvent conduit à le réduire à une série de figures politiques (« les » populistes), en mettant de côté les éléments discursifs communs que ces dernières partagent avec nombre d’acteurs qui affirment s’y opposer.
Afin de surmonter les impasses d’une telle essentialisation de ce phénomène, ce livre prend à rebrousse-poil le problème, en partant du concept de style pour étudier la ressemblance, le flux et le devenir, plutôt que l’essence, la stabilité et l’attribut. De cette façon, il devient possible de parler de styles populistes plutôt que d’un principe populiste déployé autour d’une série de caractéristiques intrinsèques. Le populisme se présente alors comme une méthode qui émerge en période d’instabilité profonde de la reproduction des élites, permettant de prendre et d’exercer le pouvoir dans une conjoncture où le moment de sa conquête et celui de sa perte apparaissent toujours plus rapprochés.
Ont contribué à cet ouvrage :
Lenny Benbara, Pierre Bonnet, Lorenzo Castellani, Gilles Gressani, Vera Marchand, Carlo de Nuzzo, Baptiste Roger-Lacan, Sofia Scialoja et Raffaele Alberto Ventura.
Détails produit : livre broché.