Résumé
La France a une relation particulière avec les coups d’Etat. C’est chez elle, au début du xviie siècle, que le terme a été créé ; elle est aussi l’un des pays d’Europe qui en a connu le plus. Mais avec le temps, la signification du coup d’Etat a bien changé. De manifestation éclatante et louable de l’autorité royale, il est devenu synonyme, depuis 1789, de captation illégale du pouvoir par un homme ou un groupe, agissant par surprise et avec violence.
Si tout le monde peut aujourd’hui s’entendre sur cette définition, il est beaucoup plus difficile d’établir avec certitude quels événements de notre histoire contemporaine y répondent. Le coup d’Etat est très vite devenu moins un concept qu’un élément de la polémique politique, à laquelle les historiens ont parfois eu du mal à échapper. Comment par exemple étudier les débuts de la Cinquième République en faisant abstraction du » coup d’Etat permanent » dénoncé par François Mitterrand ? L’auteur examine les variations et utilisations de ce concept tout sauf neutre.
Il s’attache à décrire les coups d’Etat de référence, mais également ceux qui ont échoué, ceux qui n’en étaient pas vraiment, et nombre d’événements qui ont pu être qualifiés comme tels, au moins à un moment donné, par certains contemporains ou historiens. Du 18 Fructidor au putsch d’avril 1961, en passant par le célèbre coup d’Etat du 2 décembre 1851, l’auteur nous invite à découvrir l’histoire de ces objets politiques mouvants et à revisiter notre passé avec un regard original.
Professeur agrégé et docteur en histoire, Patrick Lagoueyte est notamment l’auteur de La vie politique en France au XIXe siècle et Le coup d’Etat du 2 décembre 1851 (CNRS Editions, Prix de la Fondation Napoléon 2017).
Détails produit : broché.