Résumé
De 1940 à 1966, l’armée française a connu trois épurations successives, la première du fait du gouvernement de Vichy, la deuxième de 1943 jusqu’aux années qui ont suivi la Libération, la dernière de la fin de la guerre d’Algérie jusqu’à la veille des événements de mai 68.
L’on ne connaît généralement de ces trois épurations que celle qui a suivi la Libération, celle qui a concerné les « collabos » et tous ceux, essentiellement des civils, qui, d’une façon ou d’une autre, se sont compromis avec l’occupant. L’épuration militaire en revanche est beaucoup moins connue, car son but a répondu à d’autres critères et a commencé bien avant.
Ces trois épurations ont touché essentiellement le monde des officiers. Il s’agit, pour la première, sous le Régime de Vichy, de mesures d’exclusion pour des motifs d’abord idéologiques. Pour la seconde, elle a voulu sanctionner, entre autres raisons, un choix : fallait-il suivre Pétain ou de Gaulle ? La dernière, qui a pour contexte la guerre d’Algérie, trouve ses causes dans le putsch des généraux de 1961 et a pris le caractère d’une sanction étendue à toute l’armée.
L’épuration de Vichy a touché peu d’officiers. En revanche, celles qui se sont déroulées sous la férule du général de Gaulle ont concerné dix à douze mille officiers. Plusieurs milliers d’entre eux ont été conduits à quitter l’armée, d’autres ont dû changer d’arme, certains ont connu la prison. Il n’y a qu’en France que l’on rencontre un tel acharnement de la part du pouvoir sur ses militaires
Or, en dehors de certains cas très médiatiques, l’histoire de cette épuration de masse est très peu connue. Appuyé sur un gros travail de mise au jour des archives et sur des témoignages inédits, ce livre tente de combler cette ignorance.
André Bourachot est général de corps d’armée et ancien auditeur de l’IHEDN.
Henri Ortholan est docteur en Histoire et auteur de plusieurs livres sur les guerres de 1870 et de 1914-18.
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