Résumé
A l’époque de la guerre froide, les polices politiques du bloc de l’Est ont constitué des instruments de terreur, de répression et de surveillance des sociétés d’Europe centrale et orientale. Elles occupent aujourd’hui encore une place essentielle dans la mémoire collective de ces pays. Elles partageaient la même origine soviétique et un ethos professionnel articulant loyauté politique, vision binaire du monde et idéologie de l’action : le tchékisme.
Le développement progressif de leur coopération à partir de 1955 a donné naissance à une communauté transnationale du secret qui réussit à l’aide de moyens techniques et d’informateurs occultes à façonner des sociétés atomisées par la peur et la méfiance. A l’appui d’archives est-allemandes et polonaises, ce livre constitue la première grande synthèse historique d’envergure consacrée à cette « Internationale tchékiste » et à ces principaux champs de coopération à l’échelle du bloc de l’Est : la collaboration technique, la surveillance des frontières du « rideau de fer » et des mobilités internes, le soutien à des pays du tiers-monde dans le contexte de la décolonisation, le défi de la « lutte contre le terrorisme international ».
Ces organes policiers ont cependant échoué à préserver la domination politique des régimes communistes à la fin des années 1980, non pas par inefficacité ou par manque de moyens humains et techniques, mais parce que les partis communistes ne pouvaient plus et ne voulaient plus se maintenir au pouvoir par la violence.
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