Résumé
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, des millions d’enfants, orphelins ou brutalement séparés de leurs parents, sont recueillis dans des camps ou villages d’enfants. Cette aide humanitaire se double d’une utopie pédagogique. Instituteurs, prêtres, médecins ou psychiatres fondent, dans l’urgence et le dénuement, des communautés largement inspirées de l’éducation nouvelle et de l’autogestion : des « républiques d’enfants ». De l’Italie à la Hongrie, en France comme en Allemagne, les enfants se muent en jeunes travailleurs, ils élisent gouvernements et tribunaux. Dans l’esprit internationaliste d’après-guerre, ces citoyens doivent contribuer au relèvement de l’Europe anéantie.
Les auteurs ont défriché les archives pour tisser le récit vivant, incarné et parfois terrifiant de cet épisode méconnu. En quelques années, alors que le monde des adultes bascule dans la guerre froide et les Trente glorieuses, ce moment de foisonnement et d’expérimentation intenses tombe en effet dans l’oubli. Véritable point aveugle des années d’après-guerre, de l’histoire des pédagogies alternatives et des politiques humanitaires, il méritait d’être mis au jour.
Samuel Boussion est maître de conférence à Paris 8 et développe ses recherches dans le cadre de l’histoire de l’éducation. Il est notamment l’auteur de Les éducateurs spécialisés et leur association professionnelle. Naissance d’une profession (1947-1959) (PUR, 2013).
Matthias Gardet est professeur des universités (Paris 8), responsable de l’axe HEDUC « histoire des éducations » du CIRCEFT. Co-fondateur et vice-président du Conservatoire national des archives et de l’histoire de l’éducation spécialisée et de l’action sociale, ses ouvrages principaux sont : Les colonies de vacances (Cherche-midi, 2014), Une histoire de la jeunesse en marge (avec F. Waks, Textuel, 2015), Mauvaise graine, deux siècles d’histoire de la justice des mineurs (avec V. Blanchard, Textuel, 2017), La parole est aux accusés (avec V. Blanchard, Textuel, 2020).
Martine Ruchat est ancienne professeure à la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (université de Genève) et membre du laboratoire d’histoire sociale et culturelle de l’éducation (LHISCE). Elle est notamment l’autrice de Édouard Claparède. À quoi sert l’éducation ? (Antipodes, 2016).
Détails produit : livre broché.