Résumé
Marie Marvingt (1875-1963) est une des premières femmes françaises à investir au début du XXe siècle le champ des activités sportives. Alors que les normes sociales et culturelles de la IIIe République attribuent la femme un rôle exclusivement dévolu à la maternité et à l’éducation des enfants au sein du foyer, elle se lance à la conquête de records et d’exploits qui feront d’elle une héroïne de la Belle Epoque.
Les surnoms la qualifiant ne manquent pas : « l’intrépide sportswoman », « la femme d’un siècle », « la reine des sports » , « la fiancée du danger » , « la femme la plus extraordinaire depuis Jeanne d’Arc ». Elle s’est illustrée en effet dans de nombreuses activités telles que l’alpinisme, le ski, le bobsleigh, le patinage, le cyclisme, l’aérostation, la natation, l’aviation… Aujourd’hui, le souvenir de ses exploits s’estompe quelque peu dans la mémoire des Lorrains.
On retient son engagement militant pour l’aviation sanitaire, après la Première Guerre mondiale, mais son patronyme est davantage associé aux établissements scolaires et aux installations sportives qui portent son nom. Pourtant, Marie Marvingt tient une place singulière dans l’histoire des pratiques corporelles féminines. Consacrant sa jeunesse à conquérir des sports masculins, s’engageant dans des activités à risques ou des efforts prolongés, Marie Marvingt s’émancipe des règles et des normes qui régissent le corps de la femme.
Elle contribue ainsi à interpeller le modèle de la féminité tel qu’il a été défini à la Belle Epoque et à dépasser les frontières du genre.
Françoise Baron Boilley est agrégée d’EPS à la faculté du sport de Nancy au sein de l’université de Lorraine.
Détails produit : livre broché, grand format.