Résumé
Les milices latino-américaines ont été parties prenantes du système défensif colonial puis, moyennant d’importants changements, elles ont été incorporées aux forces militaires révolutionnaires puis aux armées des nouvelles nations. Ces milices sont donc passées d’un système défensif local à un autre, fondé sur le principe de la citoyenneté en armes. Comment s’est opérée cette transition ? Quel a été l’impact des Réformes bourboniennes, des guerres d’indépendance et du choix postérieur de la République ou de la monarchie constitutionnelle sur la forme d’organisation et le fonctionnement de ces milices ? La nouvelle historiographie du politique a fait preuve d’un intérêt particulier pour l’étude de ces forces armées comme système défensif mais aussi comme acteur politique.
Des travaux récents ont en particulier mis en lumière de façon renouvelée un type de milices, les Gardes Nationales, leur dynamique de nationalisation du système de milices et leurs modes d’inclusion des individus dans le corps politique. En dépit de ces avancées indéniables, font toujours défaut des recherches qui, depuis une optique locale, centreraient leur attention sur le fonctionnement interne des milices – leurs succès et leurs failles – ainsi que sur la façon dont les différents acteurs sociaux et politiques en ont fait usage.
C’est ce à quoi s’attachent les différentes contributions de cet ouvrage organisé en dix chapitres abordant les cas du Brésil, du Pérou, du Mexique, du Venezuela, de l’Equateur, de la Colombie et du Rio de la Plata, à partir d’une analyse des débats et des conflits entre pouvoirs locaux, régionaux et nationaux liés tout autant à la « fabrique » des lois de milices et de Gardes Nationales qu’à l’élaboration et l’adoption de règlements définissant les modalités d’enrôlement et de mobilisation de ces forces.
Ouvrage de Véronique Hébrard, Flavia Macias.
Détails produit : broché, grand format.