Résumé
A l’instar de la courageuse Nellie Bly, Janet Flanner est une journaliste culottée. Née à la fin du XIXe siècle à Indianapolis dans un milieu quaker cultivé et bourgeois, étudiante en lettres à l’université de Chicago, critique théâtrale pour le quotidien local, l’Indy Star, elle se marie pour échapper à sa mère et suit son époux à New York. Elle y fréquente la bande de l’Algonquin, des auteurs, comédiens, dramaturges bourrés de talent et d’esprit et y rencontre le grand amour de sa vie, Solita Solano, comme elle journaliste et aspirante écrivaine.
Janet quitte son mari et les deux femmes partent visiter l’Europe avant de s’installer en 1922 à Paris, et d’y vivre libres. Trois ans plus tard, le New Yorker lui propose d’écrire toutes les deux semaines une Lettre de Paris, sous le nom de plume de Genêt. Ce qu’elle fera brillamment tout en publiant, dès le début des années trente, des reportages sur l’Europe en proie à ses démons. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Janet Flanner rentre au pays.
Pour autant, à dix mille kilomètres, elle continue à raconter aux Américains Paris et la France sous le joug nazi, aussi précisément que si elle y résidait encore. Tantôt grave et tantôt ironique, elle explique, décortique, suppute, griffe, pointe les petites et les grandes lâchetés et l’héroïsme au quotidien. Plus elle enquête, plus elle écrit, plus sa détestation de la barbarie nazie s’accroît. Vifs, précis, documentés, ses articles restent parmi les meilleurs de ceux qu’on a pu lire sur la France occupée.
La profusion de détails, du plus sombre au plus dérisoire, qui portent sur tous les sujets possibles (le marché noir, l’économie, l’argent, la mode, la nourriture, le travail, l’éducation, la presse, l’Eglise, l’antisémitisme, etc.), compose une fresque minutieuse assemblée comme un collage. Paris est une guerre, tout autant qu’une plongée fascinante dans la France occupée, est un régal de lecture et une mine pour les férus d’histoire.
Janet Flanner : Née en 1892 à Indianapolis, elle commence sa carrière de journaliste comme critique de théâtre pour le quotidien de sa ville natale. En 1925, installée à Paris, elle est engagée comme correspondante par le tout jeune New Yorker. Pendant un demi-siècle, elle signera enquêtes, billets et portraits sous le nom de plume de Genêt. A la fin de sa carrière, elle est couronnée par le National Book Award pour un recueil de ses chroniques parisiennes.
Celle qui déclara devant l’Académie des Arts et des Lettres : « Il y a eu beaucoup de moments dans mes reportages où j’ai cru que j’écrivais de la fiction, ce qui a été une de mes plus grandes récompenses » a été l’objet d’une passionnante biographie romancée de Michèle Fitoussi, Janet.
Traduction d’Hélène Cohen et Préface de Michèle Fitoussi.
Détails produit : broché.