Parler aux simples gens : un art médiéval

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Pourquoi parler aux simples ? Et a fortiori dans leur langue ? Le christianisme exigeait l’adhésion personnelle des individus. Il fallait donc parler à tous. C’est ce qu’ont tenté de faire les auteurs médiévaux qui, entre intérêt et moquerie, respect et mépris, ont ainsi donné naissance à la littérature en langue vulgaire. Les langues nouvelles existent à peine quand les conciles commencent à insister sur l’obligation d’y recourir pour prêcher au peuple et quand les premiers poèmes religieux ou sermons dans ces langues commencent à être écrits. …

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UGS : CER-2023-004 Catégories : , Étiquettes : ,

Résumé

Pourquoi parler aux simples ? Et a fortiori dans leur langue ? Le christianisme exigeait l’adhésion personnelle des individus. Il fallait donc parler à tous. C’est ce qu’ont tenté de faire les auteurs médiévaux qui, entre intérêt et moquerie, respect et mépris, ont ainsi donné naissance à la littérature en langue vulgaire. Les langues nouvelles existent à peine quand les conciles commencent à insister sur l’obligation d’y recourir pour prêcher au peuple et quand les premiers poèmes religieux ou sermons dans ces langues commencent à être écrits.
Mais qui sont les simples ? On voit en eux la figure du Christ, mais on les méprise, on les exploite, on se moque d’eux. On est déchiré entre le modèle de la grande rhétorique latine et la puissance de vérité qui émane de la simplicité biblique. On est fier d’écrire encore de la poésie latine métrique, reposant sur la longueur des syllabes, mais l’oreille des simples ne perçoit plus que le compte des syllabes et bientôt l’écho de la rime, comme dans les langues nouvelles.
On réfléchit aux meilleures méthodes pour s’adresser aux simples, au ton et au style à employer, aux anecdotes qui rendront le propos plus vivant et, ce faisant, on finit par imiter leur langage, mais alors non sans condescendance ou moquerie. Parler aux simples, parler des simples, faire parler les simples : tout se mêle, les contradictions s’amplifient, les formes littéraires en jouent et, cruellement parfois, elles s’en enrichissent.
C’est ce labyrinthe que parcourt librement ce petit livre. Il ne prétend pas en trouver le secret et accepte de s’y perdre. Mais il ne peut s’empêcher de rendre hommage à cet effort pour parler aux simples que nous devons à ce Moyen Age si décrié et aux conséquences qu’il a eues sur notre langue, notre littérature, notre civilisation et nos convictions.

Michel Zink a été professeur à l’université de Toulouse, à la Sorbonne et au Collège de France, tenant de la chaire de Littératures de la France médiévale. Il est membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et de l’Académie française. Il est l’auteur d’une oeuvre importante pour l’ensemble de laquelle il a reçu plusieurs prix, notamment de Bienvenue au Moyen Age, La Subjectivité littéraire autour du siècle de saint Louis, Prix de l’Association internationale des études françaises, ou encore Le Jongleur de Notre Dame. Contes chrétiens du Moyen Age.

Détails produit : broché, grand format, 9782204140010, disponible sous 48 heures.

Caractéristiques

Poids 0.306 kg
Dimensions 14.5 × 21.5 cm
Date de parution

04/05/2023

Langue

français

Nombre de pages

225 pages

EAN13 ou ISBN

9782204140010

Éditeur

Du Cerf éditions