Résumé
La décennie révolutionnaire fut le théâtre d’un conflit politico-religieux passionné dont l’histoire ne retint souvent que les outrances, celles de prêtres pourchassés, refugiés dans la clandestinité, massacrés, d’églises vandalisées et d’un catholicisme malmené et banni. S’il est impossible de nier ces excès, la question religieuse est bien trop ambiguë pour porter un jugement tranché et hâtif, qui fatalement conduirait au contresens, en amalgamant antireligion et anticléricalisme.
En effet, un gouffre opposa frontalement le fanatisme de quelques déchristianisateurs de ceux, majoritaires, qui dénonçaient déjà les conséquences néfastes de l’intrusion du clergé aussi bien dans le domaine public que privé. A dessein, leurs buts, leurs actions n’avaient d’objectif qu’encadrer l’influence et la puissance cléricales. Reste qu’ils furent, plus souvent qu’à leur tour, assimilés à de farouches antireligieux alors que la plupart ne visaient qu’à endiguer le cléricalisme.
En un rien de temps, comme un fétu de paille, une partie du clergé et de la société s’enflammèrent, la crise religieuse, devenue un enjeu crucial et dramatique de la Révolution, atteignit un point de non-retour.
Docteur en histoire, spécialiste de la Révolution française, Christine Le Bozec a enseigné à l’université de Rouen dont elle fut l’un des doyens. Elle a publié de nombreux ouvrages, dont La Première République 1792-1799 et une biographie de Barras. Son dernier livre : Les Femmes et la Révolution.
Détails produit : broché.