Résumé
Les anglo-saxons les appellent unmanned vehicles que l’on pourrait traduire par « véhicules déshumanisés ». Il s’agit d’engins robotisés pilotés à distance qui se sont répandus depuis les années 2000. Dotés de nombreux automatismes, ils semblent préparer l’arrivée d’engins robotisés autonomes que les médias appellent « robots tueurs ». Pourtant des systèmes automatiques aptes à « engager » des cibles existent déjà. Le Phalanx américain et l’Iron Dome israélien sont des systèmes anti-aériens fonctionnant sans intervention humaine.
Plusieurs nations travaillent aujourd’hui à la mise au point d’engins armés autonomes fonctionnant en mode supervisé pour lesquels le contrôle ne se fera qu’à posteriori, une fois le tir effectué. Ainsi, l’armée américaine envisage déjà de confier à des pilotes la direction d’essaims entiers de drones aptes à « traiter » des objectifs ennemis.
Une fois établie, la robotisation du champ de bataille sera irréversible et comparable à la révolution dans les affaires militaires que représenta l’arrivée des armes à feu. De par leur vitesse de décision, leur capacité d’accéder à de larges bases de données, leur absence d’émotions et leur statut hybride de machines consommables, ces engins devraient progressivement éliminer l’élément humain du champ de bataille. Un nouveau mode de guerre éclair en réseau devrait ainsi apparaître.
Cette nouvelle guerre robotisée permettra d’achever dans le domaine militaire le projet cybernétique initié à la fin de la seconde guerre mondiale. La guerre basée sur des réseaux hybrides hommes-machines et des combattants « augmentés » eux même hybrides homme-machine sera ainsi devenue la norme.
L’introduction de ces engins « déshumanisés » a pour effet de « déshumaniser » le champ de bataille, c’est ce que cet ouvrage cherche à expliquer. La guerre étant un lieu d’élaboration de la pensée, cette évolution ne sera pas sans conséquences sur le rôle attribué à l’être humain dans la société.
Détails produit : broché, illustrations NB avec encart en couleurs.