Résumé
Cette histoire de la boxe noire et des plus grands boxeurs noirs des 19e et 20e siècles s’ouvre sur les combats des esclaves contraints de s’affronter sous les yeux de leurs maîtres respectifs. Cette scène est le point de départ d’une généalogie dont l’engagement et la carrière de Muhammad Ali constitueront, quelque 150 ans plus tard, l’aboutissement. De la période esclavagiste au mouvement des droits civiques des années 1960, en passant par l’entre-deux-guerres, la figure du boxeur noir n’a cessé de cristalliser les espoirs de la population africaine-américaine.
Que ce soit Tom Molineaux, ancien esclave qui connut la célébrité lorsque ses victoires portèrent atteinte au prestige racial blanc, Peter Jackson, victime, comme tant d’autres boxeurs noirs, de la barrière de couleur qui le priva de la consécration suprême sur le ring, ou encore Jack Johnson, premier champion du monde noir poids lourds en 1908, dont le fameux combat de 1910 donna lieu à des campagnes de lynchages qui firent une dizaine de morts.
C’est cette douloureuse histoire que nous raconte l’auteur et où l’on croise bien d’autres boxeurs comme Battling Siki, Joe Louis ou encore Sonny Liston. A travers ces portraits, c’est aussi une histoire du peuple africain-américain et des Etats-Unis que nous propose ce livre. La figure du boxeur noir, à laquelle s’identifie largement une partie de la communauté afro-américaine, cristallise la haine, car elle défie le suprématisme blanc dans la certitude de sa supériorité raciale et la question obsédante de sa virilité.
La victoire d’un boxeur noir est perçue comme un assaut contre la citadelle blanche. Cette Histoire politique du ring noir constitue une contribution majeure où sport et politique, racisme et histoire des Etats-Unis s’entremêlent et dessinent des figures comme autant de coups portés, reçus et esquivés.
Ouvrage de Chafik Sayari.
Détails produit : broché.